Au cœur des soirées irisées de lumière et de rires du Ritz, un virtuose réside, maestro des cocktails, dont les créations ambrosiaques font tournoyer les cœurs. Son nom est sculpté dans les murmures des amateurs de bonne chère : Colin Field, l’incroyable barman qui rend même le granit de l’âme de Philippe Collin aussi fluide qu’un scotch on the rocks.
Depuis plus d’un quart de siècle, ce magicien du shaker exerce son art avec une élégance et une précision qui transforment chaque verre en une poésie liquide. Ses talents ont propulsé le Bar Hemingway, son royaume de cristal et de cuir, au sommet de la liste des incontournables mondiaux.
Considéré comme l’un des meilleurs barmen du monde, Colin Field n’est pas seulement un expert en mixologie, mais un conteur, qui sait saisir l’essence des personnes et la distiller en une boisson qui parle à leurs âmes. Ainsi, il fait fondre les cœurs, en commençant par celui de Philippe Collin.
La légende derrière le comptoir #
Il était une fois, au cœur de la Ville Lumière, une figure de proue des nuits parisiennes, un barman pas comme les autres qui officiait au Ritz. Cet homme, Frank Meier, n’était pas un simple pourvoyeur de boissons. Au-delà de ses compétences inégalées dans l’art de la mixologie, il cachait un secret profond qui le rendait d’autant plus fascinant : il était un Juif engagé dans la Résistance durant les sombres jours de l’Occupation nazie. Chaque geste derrière son comptoir était un acte de bravoure, un verre servi pouvait être un acte de résistance.
Un Palais de contradictions #
Le Ritz de Paris, ce palace emblématique du luxe et de l’élégance, devenait sous l’Occupation un tableau de contradictions. Lieu de ralliement pour l’élite et les officiers allemands, il servait aussi de couverture à des activités moins visibles mais tout aussi vitales. Frank, avec son sourire énigmatique et son shaker toujours en mouvement, observait et écoutait. Les informations glanées entre deux commandes devenaient des messages cryptés, des plans dissimulés sous le marbre luisant du bar.
Des cocktails avec une touche de clandestinité #
Quel ironie que ce monde où la haute société se mêlait sans le savoir à la lutte pour la liberté! Frank Meier, maitre des cocktails, usait de son talent pour camoufler ses véritables intentions. Chaque verre de whisky, chaque coupe de champagne n’était pas seulement un symbole de décadence, mais une arme dans le combat silencieux que menait cet homme courageux. Ses inventions, comme le « Mister Cocktail », n’étaient pas que des mélanges savants de spiritueux, mais des symboles d’une résistance ingénieuse.
Un héritage immortalisé dans les pages #
C’est cette histoire, ce mélange incroyable de courage, de duplicité et de gastronomie, que Philippe Collin a choisi de raconter dans son premier roman. En plongeant dans la vie de cet homme fascinant, Philippe nous offre une fenêtre sur une époque de ténèbres et de lumière. L’œuvre de Collin ne se contente pas de célébrer l’art du cocktail selon Frank Meier, elle rend hommage à l’esprit indomptable de ceux qui, dans l’ombre de la guerre, ont choisi de lutter avec les armes qui étaient les leurs : l’intelligence, la bravoure, et un sens aigu de la justice. Et pour rendre un dernier hommage, le livre de cocktails de Frank Meier est réédité, permettant à chacun de goûter un peu de l’histoire, un cocktail à la fois.
D’un livre à la légende #
Philippe Collin, avec son roman, ne se contente pas de remplir les verres de mémoire ; il les fait déborder d’inspiration. À l’instar de son personnage, Collin est un narrateur habile, un historien méticuleux qui sait captiver son auditoire, offrant ainsi une nouvelle vie à un héros oublié. C’est une célébration, un toast à la résilience et à la créativité humaine, concocté avec soin par un auteur passionné par les époques révolues mais jamais totalement éteintes.